Entre le non-respect de l’heure de départ, l’affluence extraordinaire, manque de véhicules, chaleur et l’étroitesse enclavement de l’endroit, les passagers ne sont pas prêts à renoncer.
(REPORTAGE)
Il est 17heures passées de 48 minutes, le garages est noire de monde humain, d’animaux, de valises de toutes couleurs, de sacs qui jonchent le sol à perte de vue. De Kolda à Ziguinchor personne ne veut rater son rendez-vous avec son autobus pour rallier sa ville ou village.
Abattus certains mêmes ont fini de faire les bagages un lit ou un lieu de repos en ignorant pourtant l’heure exacte départ indiquée auparavant sur leurs tickets.
Une dame teint clair visiblement fatiguée et désespérée, à peine la trentaine d’années révolue; bébé sur le dos reste sensible à tout se dit au sujet de sa destination(Ziguinchor), sans décliner son identité, se lâche; « Depuis hier j’ai eu mon ticket de voyage, et on m’a donné rendez-vous à 14h, mais on ne voit pas de voiture à bord duquel nous allons monter. Je ne sais pas ce qu’on va faire, et y a trop de monde ici. J’ai appelé mon mari qui est parti au travail pour qu’il vienne m’aider, je suis fatiguée. En plus, la route de Tamba est extrêmement longue avec mon enfant. Je demande au Président Macky Sall de solliciter le pays frère de la Gambie pour qu’il ouvre la frontière exceptionnellement afin que le trajet soit le plus court. Sinon c’est dure billahi » a-t-elle dit.
Non loin d’elle, même son de cloche pour cet autre passager qui part pour Bignona » On a pas de véhicule mais on garde de l’espoir de passer la fête en famille malgré la pandémie du Coronavirus. Nous faisons le tour du Sénégal, nous allons jusqu’à à Bignona. Plus de 1700 Km en passant par Tamba. C’est difficile, les autorités doivent avoir une considération pour nous casamaçais. Je sais que si leurs politiques sont orientées aujourd’hui vers le Sud, elles demanderont à Adama Barrow de laisser la voie. Si nous sommes un unique, résilients, cela devrait sans nulle doute être senti par tous. Mais voici le Sénégal quelque part et de d’autres. Contre vents et pluies, nous irons chez-nous inchallah » a lancé cet étudiant désespérément à bout de souffle.
En fustigeant, le retard des heures de départ , la cherté des prix qui ont considérablement augmenté ou le manque de véhicules, les passagers passent le flambeau aux chauffeurs qui listent leurs maux. Arrivé de Ziguinchor ;Y. D, crache ses vérités du trajet (Dakar-Tamba-Ziguinchoret vice-versa), » Les difficultés se résument en un seul mot; celui des tracasseries policières, douanières entre autres. Je dis il faut que les autorités des postes de contrôle soient plus indulgentes avec nous. Nous sommes dans notre territoire. On ne peut être des étrangers dans notre propre pays. À chaque arrêt, on nous soutire de l’argent. Nous irons ensemble avec vous sur la route et vous allez faire le constat en tant que journaliste de ce qu’il se passe. Et on doit ouvrir la transgambienne. On dépense plus qu’on en gagne, par ce que c’est trop longue cette distance. Nos syndicats, s’ils sont au courant ou non, je n’en sais rien.
Moi je m’adresse pas à eux, par ce qu’ils savent comment se passent les choses », s’est insurgé le quinquagénaire assis au volent de son bus, avant de poursuivre » Je demande solennellement aux deux gouvernements de la Gambie de du Sénégal, de regarder les relations fraternelles mais solidaires qui unissent les deux pays pou arrondir les angles et décanter cette situation » ajoute-t-il.
À notre descente du bus de ce dernier, un autre passager volontiers se présente devant nous, pour s’exprimer.
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Coly Diba, il se nomme; Jeans noir bien attaché, Lacoste maron floqué à son nom, il raconte « Oui Oui tout est fin prêt. Mais on a souffert, parce que je suis convoqué à 14heures. Jusqu’à l’heure actuelle(18h 17 mn) nous sommes-là dans le garage. Nous n’avons pas trouvé notre bus surplace. Et quand je me suis adressé à un des responsables, il m’a dit qu’ils ont un problème avec les 3 bus qui étaient disponibles, qui ont finalement embarqué et apparemment ils ont appelé un autre qui vient juste de se garer à l’instant où je vous parle. Je sais que ça ne va pas tarder. Et je suis abattu par ce que je n’ai pas mangé depuis le matin. C’est dure, et en tant que citoyen, je demande au Président M. SALL de faire quelque chose pour la réouverture de la distance (Dakar-Ziguinchor) via Gambie. Par ce qu’avec la Covid-19 la durée d’être ensemble constitue un autre risque de propagation. Et regardez moi ce nombre de personnes rassemblées ici. On ne sait pas qui a ce virus ici et qui ne l’a pas. Mais les gens doivent rester prudents » a conclut cet habitant de Pacour à Vélingara.
Il faut dire que cette année la fête du mouton contexte prévue le Vendredi 31 Juillet 2020, se tiendra dans un contexte de Coronavirus avec une augmentation exponentielle du taux contamination. Mais à l’humanité les populations du Sud sont toutes affectées par la fermeture de la frontière dans l’espace CEDEAO, qui a eu un effet sur elles.
Toutefois, leur appel à l’endroit des deux chefs d’État d’ouvrir la frontière, semble être une peine perdue, vue le nombre de jours(2jours) qui nous sépare de la Tabaski.
Malgré la célébration de l’Aïd-el Kebir, nous sommes tous dans l’obligation de respecter les mesures barrières pour arrêter ce virus viral.
A. MANÉ, Galguinfos