L’histoire est toute dessinée pour se répéter. Lors de la dernière présidentielle, le fichier électoral était le panier caché de la victoire du Président Macky Sall. Et comme s’ils n’avaient pas retenu la leçon de cette défaite qui s’annonçait, l’opposition dans son ensemble se jette encore réflexion en berne sur l’os empoisonné de la suppression du parrainage. Le Président Macky Sall sait que le contexte actuel ne lui donnerait aucune chance pour étaler sa main mise sur les collectivités locales. Ses maires sont quotidiennement pris à parti par les populations et leur côte de popularité dégringole. Alors une telle entreprise politique favoriserait une multitude de candidats qui émietterait l’électorat d’une façon générale. Un scénario qui arrangerait le camp présidentiel dont l’électorat semble statique depuis deux élections. C’est dire que les différents acteurs par empressement du parrainage n’ont guère apprécié stratégiquement l’effectivité d’une telle mesure. Une déconcentration de leur force, avec la nature sociale des élections locales, réduirait considérablement leurs chances. Avec les effets politico socio-économiques liés à la Covid-19, les locales à venir ne seront pas aisées pour le régime encore moins pour ses adversaires. Si à côté, on intègre les indépendants. Les locales ne reposent sur aucune doctrine. Elles sont d’abord affectives. Une affaire de voisinage, d’estime et d’autres facteurs sociologiques. On entend d’abord de voir les réactions des grosses pointures de l’opposition sur la question. Sonko, Idy, Khalifa et ce qui reste des libéraux gardent encore un silence. Ceux qui s’agitent n’ont pour le moment aucune popularité sur les masses populaires si ce n’est les plateaux télévisuels ou les réseaux sociaux. Tout compte fait, le nombre impressionnant de petits partis qui soutiennent la suppression du parrainage constitue pour le Président Sall et ses alliés de Benno une perche inespérée.