Yoon Suk-yeol, le nouveau président sud-coréen, a prêté serment ce mardi 10 mai. Ce conservateur de 61 ans a été élu d’extrême justesse en mars. Les analystes politiques sont unanimes sur un point : s’il arrive aujourd’hui au pouvoir, c’est en raison de la frustration de l’électorat à l’égard de son successeur, Moon Jae-in, qui a accumulé les échecs.
La Corée du Sud a investi, mardi 10 mai, son nouveau président Yoon Suk-yeol, qui a entamé son mandat de cinq ans en appelant la Corée du Nord à renoncer à son arsenal nucléaire en échange d’une aide économique massive, alors que les relations entre les deux voisins traversent une période de fortes tensions. M. Yoon, conservateur de 61 ans, arrive au pouvoir au moment où la Corée du Nord, de plus en plus belliqueuse, a mené depuis janvier 2022 une série record de quinze essais de missiles dont deux la semaine dernière. Séoul et Washington la soupçonnent aussi de vouloir reprendre prochainement ses essais nucléaires.
Mardi à minuit, le nouveau chef de l’Etat a assisté à son premier briefing de commandant suprême des armées avec les responsables de l’état-major sud-coréen, dans le bunker situé sous ses bureaux. Après avoir prêté serment lors d’une cérémonie géante à Séoul, il a, dans son discours d’investiture, appelé la Corée du Nord à renoncer à l’arme atomique.
Un Moon Jae-in décevant
Les Sud-Coréens ont-ils trop attendu de Moon Jae-in, son prédécessur ? Son mandat avait déjà mal commencé : à peine son discours d’investiture prononcé en 2017, discours dans lequel il avait promis l’intégrité morale qui devait guider sa présidence, que l’un de ses proches conseillers était mis à la porte pour une affaire de pots-de vin.
Puis, dans les années suivantes, plusieurs autres personnalités de son parti se retrouvaient empêtrées dans des scandales sexuels ou de corruption. Moon Jae-in, qui avait aussi promis une Corée du Sud plus égalitaire, n’a pas su freiner la flambée exorbitante de l’immobilier. Les appartements à Séoul, la capitale, valent aujourd’hui plus que le double qu’au début de son mandat.
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Mais son principal échec reste sa diplomatie nord-coréenne : Moon Jae-in a été l’artisan des négociations entre le président nord-coréen Kim Jong Un et son homologue américain Donald Trump. Mais cette embellie historique s’est brusquement terminée en 2019. Depuis, Pyongyang a repris ses tirs d’essai de missiles et des images satellites suggèrent à présent que la Corée du Nord prépare un essai nucléaire.
« garçon grossier »
Le nouveau président, novice en politique, a promis une politique étrangère plus musclée pour son pays, la 10e économie mondiale, après les tentatives ratées de rapprochement avec le Nord qui ont marqué le mandat de son prédécesseur Moon Jae-in.
Dans la foulée de sa victoire électorale, Yoon Suk-yeol s’était engagé à « traiter avec sévérité » la menace que représente le régime de Kim Jong-un. « Mais la porte du dialogue est toujours ouverte », avait-il déclaré à ses partisans. Pendant sa campagne électorale, il avait pourtant traité Kim Jong-un de « garçon grossier », lançant aux électeurs : « Si vous me donnez une chance, je lui apprendrai les bonnes manières ».
Yoon Suk-yeol avait aussi appelé à une relation plus solide avec son allié américain, et s’était entretenu avec le président Joe Biden, s’engageant notamment à maintenir une « coordination étroite » sur la Corée du Nord.
(avec AFP)