Le Centre-ville de Dakar, inclus dans l’arrondissement de Dakar-Plateau, est dans une situation contraire à son statut de vitrine du Sénégal. Entre occupations anarchiques, vétusté des bâtiments, absence de systèmes d’assainissement, il n’a rien ou presque pour plaire au Plateau qui, pourtant, abrite les services les plus importants de l’Etat, en plus d’être un haut lieu de grands rendez-vous d’affaires et de commerce etc. De ce fait, les autorités réfléchissent à un plan d’aménagement afin de juguler le mal. Un Comité régional de développement (Crd), a été tenu hier, lundi 25 avril à cet effet.
Il ne fait pas bon vivre dans les communes de l’arrondissement de Dakar-Plateau. Ce qui fût l’attraction de la capitale sénégalaise, a perdu son lustre d’antan. Il est devenu un mélange d’encombrements de la voie publique, de pollution et un laisser-aller nuisible à l’épanouissement humain. Hier, lundi 25 avril, un Comité régional de développement (Crd) a été organisé au Centre culturel Douta Seck, sur l’élaboration d’un Plan d’urgence de modernisation de l’arrondissement de Dakar-Plateau.
Une occasion pour les élus de la localité de revenir sur le quotidien de leurs différentes communes. Le maire de la commune de Dakar-Plateau, Alioune Ndoye, en est le premier. «Si je fais correctement mon travail, j’interdirais la baignade aux peu de plages qui nous restent». Il fustige ainsi la pollution marine qui impacte négativement sa commune. 15 émissaires déversent leurs déchets en mer, sans aucun traitement préalable.
- Advertisement -
Le mal de la commune de Dakar-Plateau, c’est aussi les extensions sur la voie publique qui échappent aux élus locaux. La forte concentration économique et humaine impacte sur la qualité de l’air. Et, malheureusement, déplore Alioune Ndoye, la seule conduite qui servait à sa régulation est détruite depuis des lustres.
Quartier résidentiel au temps, Dakar-Plateau tend à une «bidonvilisation» qui ne plait pas à son maire. Les anciens Penc Lebou sont méconnaissables, leurs occupants de souche contraints au déménagement à cause de la surenchère. Alioune Ndoye fustige aussi le vieillissement des écoles, cause de la déserte du public.
Une tendance qui ne peut être renversée facilement car, explique-t-il, «les écoles publiques sont dans d’anciens bâtiments qui ne sont pas faciles à réhabiliter». Les maux de Dakar-Plateau sont aussi l’absence d’infrastructures sportives et le commerce sur toutes les grandes rues.
LA MEDINA MENACEE PAR 72 BATIMENTS EN REINE, GOREE CRAINT UN «JOOLA» BIS
L’Ile de Gorée est inquiète. L’adjointe au maire de la commune insulaire, Henriette Faye, a sonné l’alerte. Les chaloupes qui assurent la liaison entre l’Ile et Dakar sont souvent en panne au départ, à l’arrivée ou en pleine mer. Il est donc important de réagir pour éviter le pire. Gorée souffre de la vieillesse de ses bâtiments. Patrimoine mondiale de l’humanité, la réhabilitation des habitats s’accompagne de préalables et la population grandissante vit dans l’étroitesse ; d’où une «bidonvilisation» de l’île.
- Advertisement -
L’autre crainte c’est que la Police de Gorée n’a pas beaucoup d’éléments pour assurer la sécurité de l’île qui reçoit, en période de vacances, dit Henriette Faye, 5000 visiteurs/jours. S’y ajoute le poste de santé de la localité, débordé, peine à prendre en charge les malades, surtout en période de forte affluence. Et comme pour couronner le tout, l’érosion côtière frappe également la commune.
A l’image des autres communes, Médina est dans des difficultés. 72 bâtiments menaçant ruine sont dénombrés et leur démolition nécessite des moyens colossaux, selon le maire Bamba Fall. Il y a aussi les commerces qui ont obstrué les bouches d’incendie au marché Tilléne et les écoles qui sont dans un piteux état. «Les cimetières d’Abattoir sont le repli des délinquants qui terrorisent la corniche ; d’où la nécessité d’y ériger un poste de Police», plaide Bamba Fall.
La commune de Gueule Tapée-Fass-Colobane, demande de l’aide pour le village artisanal de Soumbédioune, déserté par les touristes.
Fatou NDIAYE