Séjour irrégulier au Sénégal : Le blogger guinéen Djibril Agi Sylla libre, mais doit payer une amende de 50 000 FCfa
Le blogger guinéen Djibril Agi Sylla, plus connu sous le nom « Agi le King 224 », séjourne illégalement au Sénégal. Tel est le constat du tribunal des flagrants délits de Dakar. En conséquence, il l’a déclaré coupable de ce délit, hier, et à payer une amende de 50.000 FCfa. Même si leur client en prison depuis le 11 avril dernier recouvre la liberté, Me Amadou Aly Kane n’est pas satisfait de la décision. Il annonce que la défense n’exclut pas de faire appel pour le principe. Mais également, se justifie-t-il, « pour connaître les motivations du juge ». Car, Me Kane reste persuadé que la loi communautaire est supérieure à la loi nationale. À son avis, celle-ci ne permet pas de poursuivre un citoyen de la Cedeao pour séjour irrégulier.
Le blogger a été arrêté à la suite d’une plainte pour diffamation et injures publiques déposée devant la justice sénégalaise par l’homme d’affaires guinéen Kerfalla Person Camara. L’affaire a pris une autre tournure puisque le parquet a visé le séjour irrégulier en reprochant au ressortissant guinéen d’être venu au Sénégal illégalement puisqu’il ne dispose pas de titre de séjour. Face aux juges, jeudi dernier, Djibril Agi Sylla avait reconnu les faits mais avait justifié sa présence sur le sol sénégalais par des raisons de survie. « Je suis arrivé au Sénégal par voie terrestre pour fuir la persécution en Guinée. J’ignorais que j’avais besoin d’un titre de séjour. À mon arrivée, je me suis rendu au siège d’Amnesty international pour obtenir le statut d’asile politique car je craignais pour ma vie. Cependant, j’ai été orienté vers le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés. J’ai apposé mes empreintes mais par négligence, je ne suis pas reparti recueillir le document y afférent », s’était défendu le prévenu. Alors que le parquet avait demandé l’application de la loi, la défense avait sollicité que le sieur Sylla soit renvoyé des fins de la poursuite. Selon les avocats de la défense, la loi de 1971 qui a été visée est obsolète.
Fatou SY