« Tout est sous contrôle », assure le président russe. Les raisons très politiques qui le poussent à minimiser l’ampleur du fléau.
La dénonciation vient de l’un des plus proches alliés de Moscou : Alexandre Loukachenko, le président à poigne de la petite Biélorussie. « L’infection du coronavirus flambe en Russie », dit-il. Celui qui partage près de 1 000 kilomètres de frontière commune avec le grand voisin russe n’apporte aucune preuve, mais il énonce tout haut ce que beaucoup pensent tout bas.
La Biélorussie redoute une annexion de la Russie
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Un coup d’œil aux statistiques suffit à donner du crédit à son propos. Depuis le début de l’épidémie, la Russie compte officiellement 199 personnes infectées et un mort. Une femme âgée de 79 ans décédée le 18 mars à Moscou. Soit une proportion dérisoire au regard d’une population de 145 millions d’habitants. Même le Luxembourg avec ses 203 cas surpasse le continent russe. Sans parler du record italien établi à plus de 35 700 malades (au jeudi 19 mars). Et si l’on admet que les autorités ont effectué 133 000 tests comme elles le prétendent, la Russie affiche le taux de réponses positives le plus faible au monde.
Soif de pouvoir
Dès lors, comment expliquer que le coronavirus parti de Chine ait pu enjamber une dizaine de fuseaux horaires pour échouer au cœur de l’Europe en épargnant le plus vaste État de la planète ? Difficile d’imaginer que la fermeture de la frontière avec la Chine décidée fin janvier par Moscou ait permis d’obtenir un tel résultat.
Il y a une raison. Elle est politique. Vladimir Poutine dispose d’un agenda printanier chargé. Le 22 avril, il entend soumettre par référendum son projet de nouvelle Constitution. Un texte qui se résume à une priorité : lui permettre de réoccuper le fauteuil présidentiel à l’issue de son mandat en 2024. Et de poursuivre ainsi son règne jusqu’en 2036 s’il le désire.