Les pêcheurs de la langue de Barbarie traversent plusieurs difficultés depuis des années. Entre conflits récurrents sur les côtes sénégalo-mauritaniennes,le refus de les accorder de Licences de Pêches, manque d’assistance en cas d’accident en mer, l’arrivée de bateaux chinois dans la zones…
Les maux n’en finissent pas pour Baye Diallo Coordinateur du Conseil Local Pêche Artisanale ( CLPA).
L’invité dans la Plate-forme Réseau-Jeunes-Reportes (R-J-R) sur le réseau social « Wattsap », il est revenu sur toutes ces questions.
Voici l’entretien complet :
1. Pouvez vous nous faire l’état de la pêche à Saint-Louis et au Sénégal en particulier?
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« Faire l’état au Sénégal est facile à la fois difficile. La pêche a toutes les difficultés du monde à Saint Louis et partout au Sénégal. Surtout en cette période de Covid-19 qui vient s’ajouter à cela. La Pêche était un secteur très sensible par rapport à tout. C’est un secteur laissé à elle-même. Des impératifs qui ne dit pas son nom « .
2. Lors du conseil des ministres d’hier, le Chef de l’Etat a insisté sur la nécessité de continuer la mise en œuvre du programme de modernisation de la pêche artisanale, avec le renouvellement des moteurs, des pirogues, l’aménagement des quais de pêche et des aires de transformations. A ce sujet est-ce que vous senti ou vu des procès à votre niveau ?
« L’affaire du Conseil des ministres où on disait vouloir soutenir modernisation de la pêche, il y a rien. Rien je dis rien, qu’on voir de nos yeux. S’il s’agit des renouvellements pirogues et des parcs et aménagements des Quais de pêche, Saint Louis n’a pas de Quais, ni d’aires de débarquement, mais une plate-forme. Les bois avec lesquels on fabrique ces pirogues, ce sont ces mêmes bois qu’on prenne pour les plastifier. Les moteurs que nous avait promis le Président de la République Macky Sall, on en a jamais vu. Le gros problème aujourd’hui reste celui de ressource. Aujourd’hui vous partez à Thiaroye ou Yarakh, y a la Convention locale de ces Centres de Pêches. L’État est détenteur de la mer et les poissons qui y sont. S’il le veut, il appelle les chinois et les vende tout. Donc dans ce Conseil des ministres, ce sont des éléphants blancs qu’on y entendait. Mieux, le Président de la République, les gens ne lui ont pas dit toute la vérité. Par ce que au lieu, d’insister sur la continuité d’un programme, il faut d’abord penser sur sa mise en œuvre. Mais sa mise en œuvre laisse à désirer. Et les choses n’ont pas été partagées ni en amont ni en aval. Vous ne pouvez pas moderniser sans l’implication des Conseils locaux de Pêche. C’est pas possible! »
3. La disparition de (5) pêcheurs en mer ces derniers jours.
Qu’en est-il ?
« Pour les cinq pêcheurs disparus là, on peut toujours en revenir. D’abord quand il y a une disparition,il faut faire un recoupage géographique. Ces pêcheurs ils ont eu ces problèmes où ça? Mais c’est dans les eaux sous juridiction mauritanienne. Bien vrai, ça manque de surveillance et d’assistance sur nos côtes. Mais si cette surveillance est accrue, nous n’aurons plus de poissons. Par ce que vous savez très bien que l’histoire de la pêche à St-Louis n’est pas gratuite en terme de proximité avec la Mauritanie. L’État a laissé les pêcheurs à eux-mêmes. C’est pourquoi nous n’avons pas de sens interdits. Parfois quand il y a problème, il est très difficile d’aller faire une méditation. Là aussi nous demandons assistance, mais rien. Par exemple, si vous voulez aller en Mauritanie avec les relations diplomatiques, on ne sait pas où passer pour toucher la Marine puisse s’y impliquer. C’est un problème. Nous préconisons des Cessions de formations pour des pêcheurs par rapport pour le Renforcement de capacités sur la gestion des ressources à une pêche responsable, aux normes de navigation. Quand on laisse la mer à n’importe qui, on saura pas qui est qui et qui fait quoi. C’est ce qui amène des conflits interprofessionnels. On voit par exemple celui qui pêche avec la Ligne se tirailler avec celui qui a les filets… Certes, y a la responsabilité de l’État et des acteurs eux-mêmes, mais à 80% l’État est responsable. Parce que si vous avez une embarcation, et vous devez aller en mer, cette dernière étant une patrimoine de l’État, avant d’y aller, il (l’État) doit savoir qui êtes vous, ce qui lui permettra par ailleurs de lutter contre la pêche illicite. Voilà!!!
Parfois, il crée même des problèmes pour tromper notre vigilance et vendre des Licences. Sinon il ne pourra pas le faire. Il ne veut pas l’unité des pêcheurs ».
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4. Les problèmes sur les licences de pêche le pourquoi,la délivrance est difficile pour les pêcheurs ?
Les pêcheurs de Guêt-Ndar sont souvent confrontés à un manque de licences de pêche pour pouvoir mener leurs activités en côtes mauritaniennes en vertu des accords entre le Sénégal et la Mauritanie. Les choses ont-elles changé à ce titre ?
» Sur 6000 embarcations si vous en donnez 200 Licences, c’est insignifiant. C’est comme une goutte d’eau dans la mer. Oui, parce quand on a pas ce que l’on veut, on se contente de ce que l’on a. En même temps la difficulté des Licences se trouve que nous sommes à 6000 embarcations.
Nous avons toujours des problèmes de pêcherie avec la Mauritanie. Par ce que nous avec la Mauritanie on est lié par l’histoire et la géographie. La Mauritanie est la partie Nord, nous nous sommes la partie Sud. Les difficultés ne manqueront pas dans les accords de pêche. Mais aujourd’hui les choses se sont beaucoup améliorées. On devrait augmenter des Licences. A l’instant nous sommes en train de tenir une réunion de la commission des cinq tournents. Cette année avions noté beaucoup de souplesse par rapport aux années précédentes. Nous partageons tout avec la Mauritanie, l’OMVS, la réserve biosphère transfrontalier, les espèces pélagiques, du gaz… Et l’État est en train de faire son possible pour les choses changent ».
5. Êtes vous au courant que le quotidien Témoin a des problèmes avec le ministre de la
Pêche et de l’Economie maritime, Alioune
Ndoye, sur des licences qu’ils aurait attribué à des navires chinois. envisagerait d’octroyer 52 licences de
pêche à des navires chinois. Réussissant à s’imposer dans l’actualité dominée par le Covid19. Apportant des accusations et démentis voire contre-accusations entre le Gaipes, ma question est de savoir:
Quand n’est il de la situation à votre niveau?
Pouvez-vous nous éclairer en tant qu’acteur de la pêche ?
» Dans le code de la pêche, on dit que la mer est le patrimoine de l’État. Même si cela existe, il crée ce que l’on appelle les Conseils locaux de Pêches artisanales. Dans les attributions à ces Conseils locaux, au premier plan se trouve la Gestion des ressources pour un développement durable. Et plusieurs espèces sont pêchés qui vont et reviennent comme des saisonniers. Alors dans nos déplacements pour aller à la recherche de ces derniers, il y a des communautés qui pensent qu’une partie des eaux les appartiennent, telles que à Yarakh et Thiaroye, elles vous interdisent de les pêcher dans ces côtes en complicités avec beaucoupde groupes comme Gaipes. Et Gaipes qui refuse tout ça, est aussi déphasage parce que lui continue à les pêcher. Il y a quelques parts de l’hypocrisie envers les pêcheurs saintlouisiens .
Pourquoi elles réclament que des parties de la mer . Gaipes est à l’origine de cette vente de Licences aux chinois. Et le Ministère dit qu’il n’a pas encore signé d’accord. Il faut réunir le bureau consultatif. Moi personnellement je ne sais pas là où commencer et là où terminer. Il ne doit dans tous les cas pas donner des Licences de Pêches aux chinois. Parce que ce sont ces derniers qui fait d’excellentes interventions dans le monde, mais aussi aujourd’hui toutes les difficultés que traversent le monde, ce sont eux qui les ont créé ».
Ansou Mané Galguinfos