Plongée dans un témoignage fort. Celui d’Abdoulaye à propos de l’enlèvement du chef de l’opposition malienne, de la vie avec les djihadistes aux négociations.
« On est partis de Saraféré aux alentours de 15 heures avec 2 véhicules.
La voiture de l’honorable Soumaïla Cissé était en tête. À 5 km de Koumaïra, on a entendu des coups de feu venant de devant, contre le véhicule de Soumaïla », retrace Abdoulaye*, l’un des membres de la délégation, kidnappé avec le chef de l’opposition et retenu captif pendant des jours en forêt. « En quelques secondes, nous avons été entourés par de nombreux combattants armés.
Ils tiraient vers le haut, des tirs de sommation, et d’autres tiraient sur les véhicules en criant « Allahou Akbar, Allahou akbar ! ».
- Advertisement -
Pendant les coups de feu, on s’est aplatis derrière les sièges. Puis, ils ont ouvert les voitures et nous ont dit de sortir et de nous allonger par terre.
On a eu 3 blessés, dont le garde du corps, qui est décédé. Soumaïla a été blessé à la main par des éclats de vitre. Il est resté très calme durant l’attaque et nous disait de ne pas paniquer, de faire tout ce qu’ils demandent. Quelques minutes plus tard, ils l’ont pris et emmené à moto. On ne l’a plus revu depuis. Ils nous ont séparés en deux groupes, nous ont bandé les yeux et nous sommes repartis en voiture », ajoute-t-il.