Le procès des six sages-femmes dans l’affaire Astou Sokhna décédée à la maternité de Louga en début d’avril pour non-assistance à personne en danger dont quatre ont été placées sous mandat de dépôt s’ouvre ce mercredi. Pour soutenir leurs camarades, les prestataires de santé ont décrété une grève de 72 heures à compter d’hier, mardi 26 avril avec comme mot d’ordre «tous au tribunal de Louga».
Le personnel de garde a été incriminé dans l’affaire ayant trait au décès le 1er avril dernier à la maternité de Louga de Astou Sokhna. Quatre des six sages-femmes ont été placées sous mandat de dépôt en attendant leur procès prévu ce jeudi 27 avril à Louga. Face à cette décision, les blouses blanches et roses ont sonné de nouveau la mobilisation avec un mot d’ordre de 72h heures, sans soin sur toute l’étendue du territoire national depuis hier, mardi. Cependant, le jour du procès, une grande mobilisation est prévue devant le tribunal de Louga avec port de blouse blanche et rose pour marquer leur désaccord face à cette décision de justice mais aussi à la sortie du ministre de la Santé et de l’action sociale.
Soulignons que le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr face à la presse pour communiquer sur les conclusions des enquêtes qu’il avait commanditées sur l’affaire Astou Sokhna, avait conclu : « sur la base des éléments du dossier, le décès de Madame Astou Sokhna est considéré comme un décès maternel évitable, à travers une bonne évaluation du risque et une surveillance optimale durant son séjour à la maternité».
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Selon les travailleurs de la santé et de l’action sociale, «l’audit des décès maternels n’est pas fait pour désigner des coupables. Ce rôle est celui de l’enquête après un genre de mort purement établi après une autopsie». Cheikh Seck syndicaliste : « il y a une précipitation dont les autorités auraient fait montre pour trouver des coupables ».
De l’avis de la tutelle, le 01 avril 2022, à 06h 50 mn, la sage-femme de garde a été appelée au chevet de la malade par la famille pour voir son état. C’est en ce moment qu’elle a constaté le décès qui sera confirmé par la gynécologue d’astreinte à 07h 36 mn. Dans cette affaire dite «Astou Sokhna» la coalition pour la santé et l’action sociale (Cosas) en appelle d’ailleurs au sens de responsabilité et à la sérénité des uns et des autres et offre sa médiation pour un dénouement rapide de cette crise. Dans un communiqué, le bureau a réitéré sa position, selon laquelle le secteur de la santé souffre encore de beaucoup d’insuffisances, dont les solutions ne viendront pas d’actes circonstanciels mais plutôt d’une évaluation prospective rigoureuse sans complaisance de notre système de santé et la mise en œuvre systématique des mesures correctrices.
Denise ZAROUR MEDANG