Le calcul est vite fait. Ils sont maintenant trois ‘’victimes’’ du troisième mandat : Sory Kaba, Moustapha Diakhaté et Me Moussa Diop. Non pas qu’ils ont été les seuls à en parler. Mais, ils ont été les seuls à dire que ‘’Macky n’a pas le droit’’, ‘’Macky ne peut pas’’. Et ils ont été sanctionnés.
Une situation embarrassante qui, à première vue, peut signifier que le Président de la République cache mal son intention de briguer un troisième mandat. Exactement comme ses homologues de la Côte d’Ivoire et de la Guinée.
Même si cette éventualité n’est pas à exclure, il urge de faire remarquer qu’il n’en est rien, du moins pour le moment. Macky cache, encore, ses vraies intentions en la matière.
Alors, pourquoi ces trois hautes personnalités, naguère des proches, sont-ils limogés de ce fait.
Eh bien, les choses sont simples : leurs déclarations sonnent comme des actes graves de défiance à l’autorité du Chef de l’Etat. Et c’est pour cela qu’ils ont été sanctionnés.
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Car, à examiner la situation de près, on se rend compte que l’affaire du troisième mandat n’est qu’un prétexte. Car, ce sont des personnes qui étaient déjà en bisbille avec Macky. Et c’est parce que le torchon brûlait entre eux et le Président, qu’ils sont justement fait leurs déclarations sachant que cela allait le heurter.
Ils l’ont tous les trois cherché. Parlons par exemple du dernier à être limogé parce que c’est le cas le plus récent. Me Moussa Diop s’est jeté dans la gueule du loup, exprès. Il savait qu’il sera sanctionné. Mais, en réalité, c’est ce qu’il cherchait. Car, depuis de longues semaines, ces relations avec le Président n’étaient plus tendres. En fait, il n’y avait plus de relation.
La preuve, il se plaisait à évoquer le fait que la lettre de demande d’audience adressée au Chef de l‘Etat au nom de Macky 2012 n’a jamais de réponse. Une forme d’humiliation, de manque de considération qu’il a eu du mal à digérer.
Pis, il se savait attaqué par rapport à ses responsabilités au niveau de Dakar Dem Dikk par des apéristes qui, pour lui, ne souhaitaient pas le voir à cette station. ‘’Vous voulez mon poste, prenez-le’’, voilà ce qu’il semble leur dire.
Donc, au lieu de démissionner, il a poussé Macky à le limoger en disant ce dont pourquoi les autres avaient été sanctionnés.
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Idem pour Moustapha Diakhaté qui, avant son limogeage, ne ratait jamais une occasion de prendre le contre-pied de son ex-mentor au point de devoir mettre en place un courant dans leur parti.
Quant à Sory Kaba, les mésententes avec le Ministre du sport Matar Bâ à propos de Fatick sont un secret de polichinelle.
Leurs déclarations rappellent ces actes défiance que posent souvent les jeunes dans leurs quartiers quand on leur dit qu’untel n’aime pas que l’on prononce tel mot devant lui. S’ils ont envie de s’amuser et de courir, ils le lui disent.
Ici, c’est le même jeu. A la différence que la politique, c’est du sérieux. Et ces anciens partisans et cet allié de Macky sont en réalité déçus d’un compagnonnage qui ne leur offre plus la satisfaction escomptée. Ils sont partis alors prononcer la formule ‘’taboue’’ tout en étant parfaitement conscients des conséquences possibles.
C’est dans tous les cas maladroit d’utiliser ce spectre du troisième mandat pour limoger des gens et semer encore davantage le trouble dans l’esprit de ses concitoyens.
Mais, c’est peut-être aussi bien calculé de la part de Macky. Car, plus le nombre de gens qui croient qu’il va le faire seront nombreux, plus sa ‘’gloire’’ sera importante de ne pas le faire.
Alors, faites vos calculs…
Assane Samb