La fête de la Korité a été célébrée au Sénégal et dans le monde entier dans la division, les dimanche 1er et lundi 2 mai 2022. A la cité Darou Salam 2 (commune de Tivaouane Peulh), l’Imam Fall, en plus des dérives dans les réseaux sociaux, a dénoncé les dérèglements médiatiques et les dysfonctionnements dans le milieu de la presse. Selon lui, l’heure est à la régulation et à la redistribution des rôles, afin de contrer ce regain de dérives constatées notamment dans les réseaux sociaux.
Hormis le prêche sur la parole divine, l’Imam Fall a axé son discours sur une problématique sociale très actuelle, au cœur de nombreux débats : les dérapages médiatiques et sur les réseaux sociaux. En effet, il s’est insurgé, durant son sermon contre ceux qui ternissent l’image de la presse en lui associant des pratiques en porte-à-faux avec ses obligations. Selon lui, les réseaux sociaux ont accentué les dépravations dans le milieu médiatique en ce qu’ils sont d’une large diffusion et à portée de tous. Ils ont créé un monde où les gens s’envient, se jalousent, s’épient et où l’information est instrumentalisée à des fins individuelles ou collectives.
«L’impact négative des réseaux sociaux dans le monde d’aujourd’hui est mesurable à tous les niveaux. C’est devenu un terrain dangereux en raison des vagues de haine, de méchanceté, d’insultes, de menaces et de racisme qui y circulent. Les gens en ont fait un lieu de dévalorisation de l’être humain, de promotion de la médiocrité, de désinformation… Et ces mauvaises actions en permanence entre concitoyens contribuent à délier le tissu social. Le Sénégal est connu pour sa paix, sa cohésion sociale et sa stabilité et les actes des uns et des autres dans les média sociaux sont aux antipodes de nos principes», déplore-t-il.
- Advertisement -
«CES GENS QUI NOUS DÉSINFORMENT, LE FONT À DESSEIN…»
De nos valeurs anciennes, dit-il, on s’est défait. Jadis, dans la société africaine, nul n’aimait que soit fait cas des déboires d’autrui ; de nos jours, c’est l’information de taille qui alimente les débats. Fort de ce constat, il appelle les journalistes, les populations et l’Etat à s’unir, dans leur commune volonté de vivre en paix, afin de lutter contre les dérapages aussi bien dans les médias traditionnels que dans les réseaux sociaux.
«Nous demandons à toute la presse sous ses différentes formes (presse écrite, en ligne, audiovisuelle) de veiller au traitement strict et sans complaisance de l’information. Car, de mon humble avis, les réseaux sociaux ne peuvent constituer des sources solides et fiables ». Conscient du fait que la responsabilité doit être située, à tous les niveaux, Imam Fall dira : «A la population, je recommande d’être très prudente. Premièrement parce que les relations humaines sont plus importantes que cette pseudo vie en ligne. Deuxièmement, il faut faire très attention aux fausses informations, sans aucune crédibilité ; éviter de commenter des histoires dont on ignore la souche et les circonstances qui ont concouru à son avènement. Nous devons nous rendre compte du fait que ces gens qui nous désinforment, le font à dessein pur. Ce sont comme des insectes rongeurs capables d’anéantir toute une récolte. Donc, c’est à nous de faire preuve de bon sens, de savoir raison garder afin de ne pas succomber à l’emprise de ces gens malintentionnés», recommande-t-il. Avant de se tourner vers l’Etat, de qui il exige la mise sur en place d’organe de régulation des réseaux sociaux, en plus de prendre des mesures fermes visant à obstruer le chemin à tout individu dont les intentions contredisent les principes de cohésion sociale.
KHADIDIATOU MENDY (STAGIAIRE)