Transmettez ce message au président Macky Sall et à son ministre de l’éducation nationale Monsieur Mamadou Talla.
Faites leur savoir que leurs vies ne valent pas mieux que les nôtres et autant qu’ils souhaitent échapper à cette pandémie qui sévit dans tout le pays, autant ou même plus nous tenons à nous sauver de cette maladie. Faites comprendre au président que la salle Bruno Diatta où se tenaient les réunions du conseil des ministres est quatre fois plus spacieuse que nos salles de cours et l’effectif des classes que nous tenons fait d’habitude le double voire le triple du nombre de ministres dans son gouvernement. Et pourtant, malgré tout l’espace de la salle Bruno Diatta, il a décidé depuis le début de l’aggravation de la situation d’organiser les réunions du conseil des ministres en mode visioconférence, et cela jusqu’à la fin de la pandémie. Le ministre de l’éducation nationale également, expliquez-lui que c’est à cause de la situation actuelle qu’il a jugé plus prudent d’échanger avec ses collaborateurs à distance en mode visioconférence pour éviter de se réunir à la salle de réunion de son département et tout ceci dans le but de prendre les meilleures dispositions pour éviter cette maladie. Maintenant comment peuvent-ils, après avoir pris toutes ces dispositions pour sauver leur peau, penser une seule seconde prendre des décisions qui nous exposent au danger. Veulent-ils nous sacrifier ? Nos vies ne valent-elles rien à leurs yeux ? Si je dis nous, je fais surtout allusion aux enseignants et aux apprenants. S’ils souhaitent vraiment que les activités scolaires reprennent avant la fin de la pandémie, ils n’ont qu’à innover des cours en mode visioconférence, c’est une source de progrès aussi car espérer la fin de cette pandémie avant le 2 juin serait utopique même si nous le souhaitons. Ainsi chaque enseignant à partir de son bureau, comprenez par-là chez lui, fera son cours si vous lui procurez le matériel qu’il faut et les élèves aussi dotés du même matériel suivront les enseignements apprentissages depuis leur domicile. D’ailleurs, où en sont-ils avec les cours à distance tant prônés et les clés USB et CD-Rom que le ministère avait envisagés de distribuer aux élèves ? Il y a juste un mois, ils avaient livré cette information au journal Jeune Afrique mais on ne les entend plus sur ce sujet. Ne peuvent-ils pas assurer une poursuite normale des enseignements apprentissages avec cette méthode ou bien ils ont finalement relevé les innombrables tares et manquements qui nous éloignent d’une école moderne ?
De grâce transmettez ce message au prédisent et surtout au ministre de l’éducation nationale. À ce dernier, rappelez-lui que s’il lui est impossible de se réunir avec les 16 IA que compte le Sénégal au ministère de l’éducation nationale dans une salle de reunion pour prendre des décisions aussi sérieuses vu les contraintes liées à l’interdiction des déplacements et aux rassemblements au point de faire recours à une réunion en visioconférence, comment peut-il maintenant dans les mêmes circonstances prendre des décisions qui forcément impliqueront des mouvements entre régions pour que les élèves et les enseignants qui sont en vacances puissent regagner leurs établissements d’une part, et d’autre part se rassembler à partir du 2 juin dans des salles de cours qui n’ont rien à voir avec celle que le président a visité récemment à Dakar-Plateau à sa présence et en compagnie du maire Alioune Ndoye. Bref, dites leur qu’on ne souhaite pas être les agneaux du sacrifice !
Mouhamed Diop, professeur au CEM Cap Skirring