La communauté musulmane entame le dernier virage avant l’Aïd-El Fitr communément appelé Korité. Et comme chaque année, l’heure est aux préparatifs de cette fête religieuse. Les tailleurs occupent une place de choix, à l’occasion, ils sont pris d’assaut par la clientèle et font de leur mieux pour livrer les commandes à bonne date.
C’est le bruit assourdissant des machines à coudre qui nous accueille au marché de l’unité 11 des Parcelles Assainies. La fête de l’Aïd-al Fitr, communément appelé « Korité », l’une des deux fêtes religieuses très attendues par les musulmans, sera célébrée dans quelques jours. Après 1 mois d’abstinence (jeûne), des Sénégalais se ruent vers les tailleurs pour s’offrir des tenues les plus tendances, à l’occasion.
- Advertisement -
Installés dans leur atelier, avec enseigne bien visible, Maguette Faye et Baye Mass Samb s’activent comme ils peuvent pour terminer leurs commandes à temps. « Nous avons remarqué que le nombre de commandes est en baisse par rapport aux années précédentes. Donc, en ce moment, on est sans pression. N’empêche, nous faisons ce qui est de notre possible pour livrer nos commandes à temps. En général, nous commençons à recevoir la plainte de certains clients à 3 jours de la fête. Pour la tendance, les femmes optent pour des modèles simples ; il y a cependant des modèles « taille basse » qui sont en vogue en ce moment, surtout pour la Korité. Les commandes que j’ai eues cette année sont pour la plupart destinées aux enfants et aux hommes. La gent féminine se distingue plus pendant la Tabaski. Pour l’instant, tout se passe bien », selon Maguette Faye.
A côté de Maguette, Baye Mass, son collaborateur, renchérit : « Les commandes se font à pas d’escargot. Il faut savoir que certains tailleurs s’engagent au-delà de leur capacité. Pour nous, ça n’a aucun sens. C’est pourquoi nous faisons doucement pour éviter de nous mettre dans ce genre de situation. La clientèle est variée, enfants comme adultes. Même si certaines se plaignent, je fais de mon mieux pour terminer les commandes des enfants d’abord pour ensuite me concentrer sur le reste. D’ailleurs, j’ai commencé à passer la nuit à coudre depuis maintenant 10 jours ».
Malgré les efforts consentis, il arrive que certains ne soient pas satisfaits. « Il arrive que certains se plaignent ; mais je trouve toujours un moyen de les calmer, pour qu’ils reviennent à de meilleurs sentiments. Parfois, on est dans un dilemme qui fait qu’on privilégie une commande au détriment d’une autre ».
Comme pour confirmer ces dires, nous trouvons Aïssatou au marché. Elle se plaint de ne pas avoir encore reçu sa tenue. « J’étais venue voir si ma tenue était prête. A ma grande surprise, je suis obligée de rentrer bredouille. Vous imaginez, j’avais amené mon tissu depuis le début du mois de Ramadan, juste pour éviter ce genre de scénario », martèle-telle.
- Advertisement -
LE PRET-A-PORTER, L’ALTERNATIVE POUR CERTAINS
Même si les commandes varient selon les bourses, une clientèle qui se veut plus sereine, loin du stress d’aller chez le tailleur, opte pour le prêt-à-porter. Maman Sokhna, qui tient sa boutique servant à écouler les tenues confectionnées dans l’atelier de couture à son nom à l’unité 8 des Parcelles Assainies, se confie.
« Cela fait des années que je tiens cette boutique. Je vends des prêt-à-porter pour femmes, hommes et enfants. Des tenues qui sont faites à la main et qui demandent parfois 2 à 3 jours pour être confectionnées. Les prix sont de 10.000 FCFA pour les robes pour enfants et de 25.000 FCFA pour les femmes et les hommes. Et les tuniques sont à 12.000 FCFA. J’ai beaucoup de clients qui préfèrent venir ici, plutôt que d’aller chez un couturier. Souvent, il fausse le modèle de la cliente. Donc, elles préfèrent venir ici et auront la possibilité de choisir parmi plusieurs tenues. Nous avons différentes tailles ».
Toutefois, les activités sont au ralenti, nous confie-t-elle. « À cette période de l’année, j’arrivais à écouler une bonne partie de ma marchandise. Le pays marche au ralenti, que ce soit pour les pères de familles et les commerçants. On essaie juste d’être digne, en gardant espoir pour un retour à la normal. Nous vivons des moments difficiles, en raison de l’embargo sur le Mali. Certains de mes clients maliens venaient s’approvisionner dans ma boutique pendant les fêtes. On espère que la situation revienne à la normale. »
A l’image de Maman Sokhna, Khadim Tine s’active également dans la vente de prêt-à-porter au marché Gueule-Tapée. « Comme vous pouvez le voir, toutes ces robes exposées sont destinées à la vente. Nous achetons les tissus puis confectionnons les tenues », explique-t-il.
Aby Faye est une adepte du prêt-à-porter. Quoi de mieux que de passer les fêtes sans pression. « C’est une alternative pour moi. Au moment des fêtes, je ne me stresse pas parce que je sais qu’à tout moment je peux avoir une belle tenue et à un prix raisonnable ».
Adjaratou Marième Diaw MBAYE (Stagiaire)