Les filles ont désormais des résultats équivalents à ceux des garçons en mathématiques. C’est ce que révèle le Rapport annuel sur l’égalité des genres de l’UNESCO qui s’est appuyé sur les données de 120 pays dans l’enseignement primaire et secondaire. Ce, à travers des études du Laboratoire latino-américain pour l’évaluation de la qualité de l’éducation (LLECE), du Programme d’analyse des systèmes éducatifs de la CONFEMEN, du PASEC et les enquêtes Southeast Asia Primary Learning Metrics (SEA-PLM) et Trends in International Mathematics and Science Study (TIMSS).
« Les résultats montrent qu’au cours des premières années, les garçons obtiennent de meilleurs résultats que les filles en mathématiques, mais que ces inégalités de genre disparaissent par la suite », apprend-t-on dans un communiqué de presse qui nous est parvenu hier, mardi 26 avril. Mieux, ajoute la même source : « Ces recherches confirment que les inégalités de genre en matière d’apprentissage se sont réduites, même dans les pays les plus pauvres. Et dans certains pays, l’écart s’est désormais inversé. Par exemple, en quatrième, l’écart en mathématiques est de 7 points de pourcentage en Malaisie, de 3 points au Cambodge, de 1,7 point au Congo et de 1,4 point aux Philippines en faveur des filles ». Toutefois, des inégalités et des obstacles empêchent encore les filles de réaliser leur potentiel. Selon l’UNESCO, «les préjugés et les stéréotypes sont toujours susceptibles d’affecter les résultats d’apprentissage». «Dans les pays à revenu intermédiaire et élevé, dans le secondaire, les filles obtiennent des résultats nettement supérieurs en sciences. Malgré cet avantage, les filles restent moins nombreuses à opter pour des carrières scientifiques, ce qui indique que les préjugés sexistes pourraient encore constituer des obstacles à la poursuite d’études dans le domaine des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM)», rapporte le document.
«Les filles obtiennent de meilleurs résultats que les garçons en lecture et en sciences et sont en train de rattraper leur retard en mathématiques. En revanche, elles ont nettement moins de probabilité d’être parmi les plus performantes en mathématiques, en raison de préjugés et de stéréotypes persistants. Nous devons assurer l’égalité des genres dans l’apprentissage et veiller à ce que chaque apprenant réalise son potentiel», déclare Manos Antoninis, directeur du Rapport mondial de suivi sur l’éducation de l’UNESCO. En effet, en ce qui concerne la lecture, les filles donc sont meilleures que les garçons. «Si les filles obtiennent de bons résultats en mathématiques et en sciences, elles obtiennent des résultats encore meilleurs en lecture. Les filles sont plus nombreuses que les garçons à atteindre le niveau d’aptitude minimal en lecture. On constate l’écart le plus important dans l’enseignement primaire en Arabie Saoudite, où, en CM1, 77% des filles mais seulement 51% des garçons atteignent le niveau d’aptitude minimal en lecture», renseigne l’UNESCO. «Les filles démontrent à quel point elles peuvent réussir à l’école lorsqu’elles ont accès à l’éducation. Mais beaucoup, et notamment les plus défavorisées, n’ont pas la moindre possibilité de recevoir un enseignement. Nous ne devons pas craindre ce potentiel. Nous devons le soutenir et veiller à ce qu’il se développe. Par exemple, il est déchirant de constater que la plupart des filles en Afghanistan n’ont pas la possibilité de révéler leurs talents au monde entier», déclare Malala Yousafzai, co-fondatrice du Fonds Malala.
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Cependant, il faut noter que la plupart de ces données ont été publiées au cours des 18 derniers mois mais se rapportent à la situation qui prévalait juste avant la pandémie. «On sait que les résultats d’apprentissage ont été gravement affectés dans les pays qui ont fermé les écoles pendant de longues périodes et qui n’ont pas été en mesure d’offrir des possibilités d’apprentissage à distance à la majorité des élèves. Les évaluations comparables de l’apprentissage reflétant la situation post-COVID ne commenceront à être publiées que dans un an et, même alors, principalement pour les pays relativement riches qui ont assuré la continuité de l’apprentissage. Il faudra un certain temps avant que l’on dispose d’un panorama complet à l’échelle mondiale de l’impact à long terme de la pandémie, et notamment de son impact sur les inégalités de genre», a précisé l’UNESCO.
Mariame DJIGO