Feu Mamadou Dia
« Le 4 avril 1960 dans la vieille ville de Saint-Louis où il a exercé le métier d’instituteur, Mamadou Dia, en sa qualité de vice-président du Conseil du gouvernement semi-autonome, signe avec Michel Debré les accords de transfert de compétences permettant au Sénégal d’accéder à la souveraineté internationale. Outre ses responsabilités antérieures, un tel acte confère à Mamadou Dia la stature de père fondateur de l’État indépendant du Sénégal au côté de Léopold Sédar Senghor. Depuis, le Sénégal célèbre chaque 4 avril la fête de l’indépendance mais, paradoxalement, l’acteur principal de la cérémonie de consécration de la souveraineté nationale est toujours laissé dans l’ombre. »
(Babacar Fall, Une confrontation d’acteurs de la décolonisation : Mamadou Dia et les syndicats au Sénégal (1956-1962)
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Valdiodio Ndiaye
Maître Valdiodio N’diaye (ou Waldiodio Ndiaye), né le 7 avril 1923 à Rufisque et mort le 5 mai 1984 à Dakar, est un avocat et homme politique sénégalais, plusieurs fois ministre, également maire de Kaolack.
Il se distingue aux yeux des Africains en affrontant le général de Gaulle.
Le 26 août 1958, Valdiodio N’diaye prononce un discours mémorable adressé au général de Gaulle à la veille du référendum du 28 septembre 1958. Il prononce notamment cette phrase, promue au rang de slogan :
« Nous disons indépendance, unité africaine et confédération ».
Son discours est suivi immédiatement d’une allocution du général dans laquelle il répond notamment :
« S’ils veulent l’indépendance, qu’ils la prennent ».
Puis son destin bascule pendant la crise politique de décembre 1962 lorsque, sous la présidence de Léopold Sédar Senghor, il est accusé de « tentative de coup d’État », aux côtés de Mamadou Dia.
Les deux hommes sont arrêtés par un détachement de paras-commandos, avec trois autres ministres, Ibrahima Sar, Joseph Mbaye et Alioune Tall. Ils sont traduits devant la Haute Cour de justice du Sénégal du 9 au 13 mai 1963. Mamadou Dia est condamné à la prison à perpétuité tandis que Valdiodio N’diaye et les autres ministres coaccusés écopent à 20 ans d’emprisonnement.
Léopold Sédar Senghor
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Senghor est un fervent défenseur du fédéralisme pour les États africains nouvellement indépendants, une sorte de « Commonwealth à la française ». Le 13 janvier 1957, une « convention africaine » est créée. La convention réclame la fondation de deux fédérations en Afrique française. Senghor se méfie de la balkanisation de l’AOF, composée de huit petits États20. Le fédéralisme n’obtenant pas la faveur des pays africains, il décide de former, avec Modibo Keïta, l’éphémère fédération du Mali avec l’ancien Soudan français (l’actuel Mali). La fédération du Mali est constituée en janvier 1959 et regroupe le Sénégal, le Soudan français, le Dahomey (l’actuel Bénin) et la Haute-Volta (l’actuel Burkina Faso). Un mois après, le Dahomey et la Haute-Volta quittent la fédération refusant sa ratification. Les deux fédéralistes se partagent les responsabilités. Senghor assure la présidence de l’Assemblée fédérale. Modibo Keïta prend la présidence du gouvernement. Les dissensions internes provoquent l’éclatement de la fédération du Mali. Le 20 août 1960, le Sénégal proclame son indépendance et le 22 septembre, Modibo Keïta proclame l’indépendance de la République soudanaise qui devient la République du Mali