Ferdinand Marcos Junior, fils du défunt dictateur Ferdinand Marcos, a largement remporté l’élection présidentielle aux Philippines, selon un premier décompte donné mardi matin qui lui assure une avance définitive sur sa plus proche rivale. La certification définitive du vote doit prendre plusieurs semaines.
Ferdinand Marcos Junior assuré de devenir le prochain président des Philippines. Le fils du défunt dictateur Ferdinand Marcos a largement remporté l’élection présidentielle aux Philippines, selon un premier décompte donné mardi 10 mai, au matin, qui lui assure une avance définitive sur sa plus proche rivale.
Après le dépouillement de plus de 90 % des votes, Ferdinand « Bongbong » Marcos Junior, 64 ans, en a remporté près de 30 millions, contre moins de la moitié pour la candidate Leni Robredo. La certification définitive du vote doit prendre plusieurs semaines.
Environ 67 millions de Philippins étaient appelés aux urnes pour ces élections générales, lors desquelles devaient également être désignés le vice-président ainsi que les députés, la moitié des sénateurs, les gouverneurs de province et des milliers d’autres élus locaux.
Les sondages avaient prédit une large victoire pour Marcos Junior, après une campagne électorale marquée par des torrents de désinformation.
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Depuis des années, des comptes pro-Marcos Junior ont envahi les réseaux sociaux, faisant passer auprès des jeunes Philippins les 20 ans de régime de son père (1965-1986) comme une ère dorée de paix et de prospérité pour les Philippines. Et en passant sous silence les dizaines de milliers d’opposants arrêtés, torturés ou tués, ou encore les milliards de dollars volés par le clan Marcos dans les caisses du pays pour son enrichissement personnel.
Le régime avait été renversé en 1986 par une immense révolte populaire, et la famille Marcos était partie en exil aux États-Unis, avant de revenir dans le pays pour y retisser un puissant réseau de soutien politique.
Alliance avec la fille du président sortant
Les Marcos devraient maintenant faire leur retour au palais présidentiel de Malacanang à Manille, d’où « Bongbong » a promis de rétablir « l’unité » du pays pendant son mandat de six ans.
« C’est une élection historique », a commenté Cleve Arguelles, professeur de sciences politiques à l’Université de La Salle de Manille.
Marcos Jr a mené une campagne électorale plutôt terne, peinant à galvaniser ses partisans et attirant des foules moins nombreuses que celles de sa rivale Leni Robredo.
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Mais une série de tractations en coulisses avec d’autres clans politiques semble avoir suffi à lui procurer la victoire. Et notamment son alliance avec Sarah Duterte, fille du président sortant Rodrigo Duterte, bien partie pour remporter l’élection à la vice-présidence, qui se déroulait séparément lundi.
Leni Robredo, avocate et économiste de 57 ans, avait battu de justesse Marcos Junior dans la course à la vice-présidence en 2016. Pendant sa campagne présidentielle, elle avait promis de débarrasser la démocratie philippine de la corruption, dans un archipel où une poignée de familles ont la mainmise sur le pays.
Parmi les autres candidats à la présidence figuraient le boxeur légendaire Manny Pacquiao et l’ancien éboueur devenu acteur Francisco Domagoso.
La personnalité, plutôt que le programme politique, influence généralement le choix du candidat, et l’achat de voix et l’intimidation sont également des problèmes récurrents dans le pays.
Avec AFP