La gynécologue, Nadia Riami et la sage-femme, Marième Guèye ont été jugées hier, par la chambre correctionnelle de Dakar pour homicide involontaire au préjudice d’Aminata Cissé.
Celle-ci s’est présentée au centre de santé Nabil Choucair à 6 heures du matin, en compagnie de son mari, Hamsatou Diallo et de sa mère, Marième Mbaye pour accoucher.
Sur place, la gynécologue, Nadia Riami a constaté que le dossier médical de la dame faisait état qu’elle ne peut pas accoucher par voie basse à cause de la taille du bébé qui pesait 5,4 kilogrammes.
Mais, après avoir constaté que le bloc opératoire était occupé, la gynéco a pris le risque de faire accoucher par voie basse la patiente malgré le fait qu’elle représentait quatre pathologies, à savoir l’obésité, l’hypertension, le diabète et le surpoids de l’enfant. Pour faire sortir l’enfant, deux gaillards sont venus s’asseoir sur le ventre de la dame.
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A sa naissance, le bébé n’a pas survécu. Quant à la maman, elle a passé l’arme à gauche le lendemain. Le certificat médical fait état d’une rupture utérine et d’une infection pulmonaire.
Blessés dans leur chair, le mari et la mère d’Aminata Cissé ont traduit en justice Nadia Raymi et la sage-femme, Marième Guèye. Mais, la première nommée n’a pas déféré à la convocation du juge.
D’après Aminata Cissé qui a capitalisé 20 ans d’expérience, elle n’a jamais vu un bébé de cette taille. Dans les normes, la victime ne devait pas être suivie par une sage-femme mais par un gynécologue.
« Elle est arrivée jusqu’à sa 46e semaine alors que l’intervention devait se faire au 36e semaine. On l’avait programmée pour qu’elle accouche normalement car le bloc était occupé. Les autres hôpitaux étaient aussi débordés. Finalement, Nadia Raymi m’a demandé de la faire accoucher, car la tête du bébé était déjà sortie. Après accouchement, j’ai réanimé l’enfant durant 20 minutes mais il n’a pas survécu », a-t-elle relaté. Elle soutient que les deux gaillards avaient tout simplement maîtrisé la défunte.
« Je l’ai surveillée jusqu’à 20 heures mais j’ai pas remarqué la rupture utérine ni l’hémorragie. J’ai fait ce que je devais faire. La dame est décédée suite à une crise cardiaque », s’est-elle lavée à grande eau.
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Prenant la parole, le maître des poursuites a rappelé l’affaire Astou Sokhna, du nom de la dame décédée en couches par « négligence » à l’hôpital de Louga.
Le procureur qui a sollicité deux ans ferme et un mandat d’arrêt contre Nadia Riami. Jugement le 2 juin prochain