«Journalisme et engagement politique, est-ce possible ?». Ce «cas d’école» posé par le Conseil pour l’Observation des Règles d’Ethique et de Déontologie dans les médias (CORED) hier, mardi 26 avril, à la Maison de la Presse Babacar Touré a donné lieu à des avis divergents entre les panélistes. Si pour l’ancien journaliste, Abdou Latif Coulibaly «le «Journalisme et militantisme ne sont pas compatibles», l’ancienne directrice du CESTI, Eugénie Rokhaya Aw, elle, soutient qu’il est «possible d’exercer le métier de journalisme et avoir un engagement politique». Alors que pour Amadou Tidiane Sy «il est impossible pour un journaliste de faire de la politique et de rester dans une rédaction».
«Il y a trois types d’engagés», dixit Abdou Latif Coulibaly. L’ancien journaliste liste : «il y a les adhérents qui participent à la vie du parti, ils cotisent leur argent. Ils sont membres structurés. Il y a également les sympathisants qui adossent et acceptent des idées politiques aussi, et en suite il y a les militants. Je ne pense pas que le journaliste puisse être dans l’une ou dans l’autre catégorie et aller faire le journalisme».
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C’est pour ces raisons que le panéliste du cas d’école du Cored n’a pas donné une réponse catégorique sur la question. «Je ne peux pas répondre à la question en disant qu’il n’est pas possible qu’un journaliste soit engagé politiquement, et soit dans une rédaction. Ce que je peux par contre dire, moi, j’ai considéré que la pratique du journalisme obéit à des règles fondamentales. La première règle, c’est la déontologie. Il y a un certain nombre de critères fondamentaux pour collecter, traiter et diffuser l’information. Les règles-là, sont des règles universelles qui sont connues à toutes les salles de rédaction. C’est ce qu’on appelle le journalisme exercé dans le pluralisme. C’est la liberté de commerce, et diffusion, c’est également la prise en compte de toutes les opinions et propos qui doivent être émus par les acteurs considérés par les faits. Il y a la déontologie qui est le rapport que le journaliste professionnel entretient avec les règles universelles qui s’imposent à lui dans l’exercice de son métier», a-t-il expliqué.
«Pour ce qui est de l’engagement politique, il est soit conventionnel. Ça peut être dans un parti politique, dans un syndicat ou dans un mouvement d’activiste en vue de participer à la vie publique. Je ne pense pas non plus que le journaliste puisse être adhérant ou sympathisants. Le journalisme c’est à temps plein», soutient l’ancien Grand Reporter de Sud Quotidien.
Chronique, revue de presse et publicité
S’agissant des chroniqueurs, Latif Coulibaly soutient qu’ils peuvent ou non être rattachés à la Rédaction pour donner leur opinion par rapport à l’actualité. Pour ce qui est de la publicité, il dira qu’un journaliste qui travaille dans une rédaction ne doit en aucune manière prêter son image à un service commercial : «Malheureusement ce sont des journalistes qui présentent le journal puis assurent la page commerciale» déplore-t-il. «La loi l’interdit formellement. Je ne parle pas d’éthique et de la déontologie. Si en bas d’un texte commercial vous mettez votre signature vous êtes hors la loi» tranche le ministre.
Dans la même dynamique, Amadou Tidiane Sy, journaliste et panéliste, directeur Général de Ejicom, fait remarquer que : «pour des questions de crédibilité, il est impossible pour un journaliste de faire de la politique et de rester dans une rédaction. Il en est de même pour le chroniqueur». Alors que pour Eugénie Aw, il est possible d’exercer le métier de journalisme et avoir un engagement politique. «Après tout, nous sommes des citoyens et des citoyennes» dira-t-elle.
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Seynabou BA (Stagiaire)