Derrière, les bailleurs peuvent tout simplement racheter la dette commerciale africaines à partir de ce véhicule garanti par les Etats et leurs partenaires. Ainsi, poursuit le chef d’Etat sénégalais, les pays africains bénéficieront de maturités plus longues (10 ans, 15 ans, maximum 20 ans). Et cette dette pourra être payée à des taux beaucoup plus faibles, de 2% à 3 %, contrairement aux taux actuels des Eurobonds”.
Cette idée d’un véhicule spécial où seront placés les dettes africaines (procédé utilisé dans certains pays à travers le rachat des bad debt bancaires par des entités publiques) permet in fine de refinancer la dette africaine, d’éviter les défauts de paiement et, surtout, de permettre aux Etats de s’oxygéner en allégeant le fardeau du service de la dette et, partant, de repousser le mur des échéances.
«Voilà ce que nous demandons, ce n’est pas de l’aumône. Nous voulons seulement plus de solidarité. Il nous faut un nouvel état d’esprit et comprendre que les uns ne peuvent pas aller sans les autres», a conclu le président Macky Sall. Reste à savoir si les autres chefs d’Etat africains, au delà des cinq qui ont pris part à ce forum virtuel, sont sur la même longueur d’ondes.
- Advertisement -
En rappel, l’encours global des eurobonds émis par les pays africains est estimé à environ 115 milliards de dollars en décembre 2019. Le constat fait par les analystes financiers est que le rendement des obligations internationales pour des pays comme le Kenya, le Nigeria, l’Angola, ou le Ghana ont récemment augmenté. L’explosion des spreads rattachés aux dettes depuis mars montre que le marché obligataire international anticipe sur des risques de défauts de remboursement.